Allègre au gouvernement ,

Publié le par Climat2050


Allègre au gouvernement, «un signe très fort»



Vice-président du Groupe intergouvernemental d’étude sur le climat (Giec), prix Nobel de la paix 2007 avec Al Gore, Jean Jouzel est climatologue français. Il revient sur les rumeurs insistantes de l'arrivée imminente dans le gouvernement de Claude Allegre, qui nie le réchauffement climatique.



Claude Allègre, qui assure que «la climatologie n'existe pas», à la tête probable d'un ministère de la recherche et de l'industrie dans le gouvernement, ça vous inquiète?
Je n'y suis pas favorable, évidemment. On peut être sceptique sur l'effet de serre, critique sur nos conclusions des bouleversements climatiques. C'est un débat respectable, il a le droit d'exprimer ce qu'il veut et c'est à nous de le convaincre qu'il se trompe. Il y aura de toutes façons toujours des sceptiques niant la réalité des changements climatiques.

Donc, cela n'a rien de grave?
Si, ça l'est. Ce qui est plus dérangeant, déjà, c'est qu'Allegre affiche un certain mépris pour notre communauté de chercheurs scientifiques. Intégrer dans un gouvernement un ministre qui nie la réalité du changement climatique et les résultats de la communauté scientifique, c'est un signe très fort. Un signe qui n'est pas compatible, je le crains, avec l'actuel laboratoire qu'est le Medad, le grand ministère dirigé par Jean-Louis Borloo. Je n'ai aucune animosité envers Allegre, mais il y a une vision erronée de notre civilisation.

Pourquoi?
Parce que si demain, il hérite d'un ministère où l'innovation joue un rôle central, quelle politique jouera ce ministère alors que la réalité du changement climatique doit irriguer un nombre de choix cruciaux et radicaux dans l'industrie et les nouvelles technologies?
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Pas seul, non je ne pense pas, moi aussi j'espère bien que ça ne sera pas de l'écologie de surface et je sais que je ne suis pas seule non plus à avoir cette attente.
Répondre
N
Après le relativement bon résultat des mouvements éconolgistes aux élections européennes récentes, nommer Allègre à la tête d'un ministère où il serait en mesure de faire croire que ses idées personnelles sont la position officielle de la France, serait pure provocation.Sarkozy osera-t-il ?Dans l'affirmative, les mouvements écologistes seront-ils capables de réagir efficacement ? Je le souhaite vivement. Suis-je le seul ?
Répondre